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Promenade économique
27 octobre 2015

Chômage : comparaison avec la zone euro

Une dynamique moins forte que dans la zone euro
Le taux de chômage pourrait repasser au-dessus de la moyenne européenne.

C'est peut-être contre-intuitif pour beaucoup de Français : au niveau européen, l'Hexagone n'est pas un cancre en matière de taux de chômage, mais il pourrait bien le devenir très prochainement. Selon les données d'Eurostat, l'office statistique de l'Union européenne, le taux de chômage de la zone euro était de 11 % en août dernier, tandis que 10,8 % de la population active était sans emploi en France.

Seulement voilà : le chômage baisse chez la quasi-totalité des membres de l'union monétaire alors qu'il tendait jusqu'à présent à grimper dans l'Hexagone. Explication : sur le 1,3 million d'emplois créés dans la zone euro entre juin 2014 et juin 2015, seuls 46.000 l'ont été dans l'Hexagone. Et comme la population active tend à progresser plus vite en France que chez nos voisins, ces créations ne suffisent pas à faire baisser le chômage.

« Mesuré sur un an, le taux de chômage publié par Eurostat ne progresse qu'en France, en Finlande et de manière très atténuée en Belgique et en Autriche », note ainsi Denis Ferrand, directeur général de Coe-Rexecode. Plus en détail, en Europe, c'est surtout le rebond de l'Espagne qui explique les meilleurs chiffres du chômage. Notre voisin a créé 520.000 emplois en un an. Ensuite, viennent l'Allemagne, toujours championne d'Europe, et l'Italie, qui voit son marché de l'emploi se redresser depuis un an.

Si l'on prend un peu plus de recul, la performance espagnole est évidemment moins impressionnante : le pays, qui a été durement frappé par la crise, a détruit 2,8 millions d'emplois depuis mi-2008, c'est-à-dire depuis la faillite de Lehman Brothers. Quant à la France, elle a créé environ 180.000 emplois.

Population active en hausse

Bref, c'est un classique de l'économie française : en raison de la rigidité du marché du travail et grâce aux prestations sociales et à la hausse de la dette publique qui s'en est suivie, « l'emploi en France a mieux résisté depuis la crise, mais le redémarrage est moins fort que dans beaucoup d'autres pays européens », constate Denis Ferrand. Avec un problème tout de même : « La France enregistre une croissance moins forte que la moyenne de la zone euro en 2015 et 2016. Et, comme sa population active augmente plus vite, son taux de chômage pourrait repasser au-dessus de la moyenne européenne au cours des prochains trimestres », estime le responsable de l'institut COE-Rexecode. Pour lui, avec une croissance du PIB de seulement 1,2 %, le chômage ne baissera pas en 2016. D'ailleurs, plusieurs autres économistes ont revu à la baisse leurs anticipations de croissance pour 2016 en raison des soubresauts de l'activité en Chine et au Brésil. Ainsi, BNP Paribas ne s'attend plus qu'à une croissance de 1,4 % l'an prochain, ce qui risque d'être insuffisant pour faire baisser le chômage.

Il n'est toutefois pas interdit d'être un peu plus optimiste. Mathieu Plane, économiste à l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) prévoit, lui, une croissance de 1,8 % en 2016. Il s'attend en conséquence à « une décrue assez lente du taux de chômage ». L'économie française devrait créer de l'ordre de 200.000 emplois l'an prochain. Compte tenu d'une hausse de la population active, le nombre de chômeurs pourrait reculer d'environ 70.000. La France serait alors loin de la performance de l'Allemagne qui affiche un taux de chômage de 4,5 % seulement.

 

Taux de chômage en zone euro Les Echos 27 octobre 2015

Les Echos, 27 octobre 2015

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